Municipalité de Sérifos

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Histoire

L'histoire de Serifos

ANTIQUITE

Selon les archives historiques, les premiers habitants de l'île étaient des Minyas (Eoliens) de Thessalie, tandis que plus tard, des colons ioniens d'Athènes sont arrivés. Les habitants ont exploité les très riches gisements de cuivre et de fer qui existaient dans le sous-sol de Serifos dès la période cycladique précoce (3e millénaire avant J.-C.) et ont créé des mines d'extraction systématique, principalement sur son côté sud, où se trouvent aujourd'hui les agglomérations de Mega Livadi, Abessalos et Koutalas. En effet, sur le site de Skouries, près d'Abessalos, on trouve des traces anciennes de fusion du cuivre, qui prouvent le traitement systématique du minerai.

 

Parmi les découvertes importantes de l'époque on cite Psaropyrgos (également connu sous le nom du sofa des cyclopes) au sud-ouest de Megalo Livadi et une tour circulaire à Kefalas qui faisait probablement partie d'un système plus vaste de Phryktories de communication dans la mer Égée dont Homère parle dans ses épopées .(La phryctorie (grec : φρυκτωρία) était un système de sémaphore utilisé dans la Grèce antique. Les phryctoriae étaient des tours construites au sommet de certaines montagnes, de sorte qu'une tour (phryctoria) était visible de la tour suivante (généralement à 30 km). Les tours étaient utilisées pour la transmission d'un message spécifique convenu à l'avance. Des flammes étaient allumées sur une tour, puis la tour suivante allumait également des flammes). En plus il y avait une autre tour,Aspropyrgos, qui date de l'époque hellénistique et servait de poste d'observation dans la baie de Koutalas. De plus l'île disposait -et continue à disposer même aujourd’hui- d'eau potable et de nombreuses sources qui la filtrent naturellement ,ce qui a beaucoup aidé à l’ établissement des colonies et à l’essor de l’ économie. L'une des premières agglomérations cycladiques les plus importantes se trouvait à Plakalona, près de Mega Livadi.

 

En ce qui concerne la religion aucune découverte archéologique ne suggère que les anciens Serifiens vénéraient des dieux spécifiques. Pαr contre il semble qu’ils adoraient Persée car des pièces de monnaie représentant Persée, Méduse et la grenouille Serifos ont été découvertes .Elles datent du 6ème siècle avant Jésus-Christ et démontrent que Serifos était économiquement prospère, ce qui lui a permis de frapper sa propre monnaie compétitive. Serifos était un allié de la ville d'Athènes et a participé à la bataille navale de Salamine en 480 avant J.-C. avec sa propre trirème, puis est devenu membre de la première alliance Athénienne jusqu'à la défaite des Athéniens dans la guerre du Péloponnèse en 404 avant J.-C.. En 377 avant J.-C. Serifos devient membre de la deuxième alliance Athénienne tandis qu'en 363 avant J.-C., elle est conquise pour la première fois par les Macédoniens. Plus tard, Serifos a participé, indirectement, à la campagne militaire d'Alexandre le Grand contre les Perses, puisque toutes ses épées et celles de ses alliés étaient fabriquées de métal de Serifos. En 306 avant J.-C., elle a été conquise par les Ptolémées du royaume d'Égypte, jusqu'à sa reconquête par les Macédoniens en 266 avant J.-C.. En 146 avant J.-C., Sérifos, comme le reste des terres de la Grèce, tomba aux mains des Romains, mais se trouva malheureusement dans une position désavantageuse en raison de son alliance avec Mithridate VI contre eux. C'est pour cette raison que les Romains la détruisirent complètement en 88 avant J.-C. et que commença ainsi une longue période de déclin pour l'île de fer qui servait désormais de lieu d'exil. Les incessants raids des pirates qui pillaient constamment la côte et le continent ont largement contribué à ce déclin. À l'époque romaine l'île constituait un lieu d'exil. Durant les premiers temps du christianisme et de l'ère byzantine il n’y a pas de source historique écrite qui nous renseigne sur ce qui s'est passé sur l'île.

 

LE MOYEN ÂGE

À l'époque médiévale un monastère de religieuses a été érigé à l'emplacement actuel de la Panagia, dans un style en forme de croix, avec un dôme, et plus tard, l'une des petites vagues de migration de colons qui se sont installés près du monastère a fondé la colonie de Panagia. L'église survit à ce jour et elle est la plus ancienne de l'île. Après la première conquête de Constantinople par les croisés en 1204 après J.-C., une nouvelle période de prospérité culturelle et économique a commencé. En effet, sous le règne du souverain vénitien Ermolaos Minotto, les mines de l'île ont commencé à rouvrir après 1 000 ans. En 1207, l'île est annexée au duché de la mer Égée sous Marco Sanudo et la moitié de l'île est cédée à la famille Gizi (1207-1334 AD).

 

Ensuite l'île fut la "pomme de discorde" entre de nombreuses familles (Bragadin, Minot, Adolphi, Mikelon ou Pikelon, Justinian ou Iustinien) jusqu'à la désastreuse invasion de Hayredin Barberousse en 1537 AD. Pour contrer ces raids, les Vénitiens, avec l'aide des Sérifiens, ont construit le château vénitien de Chora, l'actuelle capitale de l'île, dont les vestiges subsistent encore aujourd'hui. En 1566, Sérifos a été conquise par les Ottomans, puis cédée administrativement au juif Joseph Nazi. Elle est restée sous contrôle de l'Empire Ottoman jusqu'à la révolution grecque de 1821, à la seule exception de la période comprise entre 1770 et 1774 où elle a été conquise par la Russie tsariste.En 1774 ,après la signature du traité de Kiechuk-Kainarji l’ 'île de Serifos a été réoccupée par les Ottomans. En 1572, le Saint monastère de Taxiarches, qui est à la fois un monastère et une forteresse (château), a été érigé entre les agglomerations actuelles de Platys Gialos et Galani lorsque l'icône de Taxiarches est arrivée de Chypre. Autour, il y a de hauts murs de 10 mètres de hauteur avec des créneaux et à l'intérieur des murs se trouvent le Catholikon et les cellules des moines.

 

Dans le passé Serifos était particulièrement riche car elle possédait des reliques et de très grands biens immobiliers, tant sur son territoire que dans les petites îles voisines, comme Serifopoula, et pour cette raison elle constituait la cible des pirates. Le monastère abritait une école mutuelle où tout habitant de l'île pouvait acquérir au moins une éducation rudimentaire. Pendant de nombreuses années, jusqu'à la fondation du nouvel État Grec, il était le centre spirituel, administratif et économique de l'île. Pendant la révolution grecque de 1821, de nombreux Serifiens ont participé aux batailles contre les Ottomans.

 

LES TEMPS RÉCENTS

En 1830 Sérifos a été rattachée à la Grèce comme les autres îles des Cyclades. Cependant l'île était en déclin économique et après 1830, ses habitants ont commencé à émigrer vers l'Égypte et d'autres régions de l'Empire Ottoman.Pour cette raison il a été décidé de rouvrir les mines qui étaient restées en sommeil pendant de nombreux siècles. C’était la’’ Société Minière Grecque’’ qui a entrepris l’exploitation des mines en 1870 après avoir obtenu de la part de l'État grec ,nouvellement créé ,le droit exclusif d'extraire du fer et du cuivre du sous-sol. Les métaux ont été exportés à l'état brut vers divers pays européens mais après une décennie, et plus précisément en 1880, les rênes de l'exploitation exclusive des gisements de l'île ont été reprises par la société "Serifos-Spiliazeza".

 

Cette société avait été fondée par de riches Constantinopolitans avec l'aide de la Banque Ottomane et regroupait des intérêts anglais, français et ottomans. Par l'intermédiaire de cette société le métallurgiste allemand Emile Grohmann a entrepris l'exploitation minière en tant qu'entrepreneur et les bureaux de la société ont été installés dans un bâtiment néoclassique qui, bien qu'endommagé, subsiste encore aujourd'hui sur la plage de Megalo Livadi. Bien souvent les propriétaires de petits domaines ont été trompés par la société en raison de leur faible niveau d'éducation et, pensant qu'ils louaient leurs terres, ils ont en fait signé une cession de propriété. De nombreux propriétaires refusaient mais ils cédaient généralement à la pression exercée sur eux par le statu quo socio-économique qui dépendait de l'entreprise. En 1882 "Serifos-Spiliazea" a traversé une crise économique qui a également eu un impact sur les salaires des travailleurs ce qui a entraîné des troubles mineurs mais heureusement la société est rapidement parvenue à surmonter la crise.

 

Bien sûr, grâce aux mines, l'économie de Sérifos a prospéré et, de 1885 à 1910 après J.-C., l’extraction systématique du minerai de fer à un rythme de production de plus en plus croissant a contribué à l’augmentation de la population de l'île puisque les besoins en main-d'œuvre était grands et les habitants des îles environnantes se sont déplacés vers Serifos pour y travailler. Malheureusement les règles de sécurité n'étaient pas respectées dans les galeries ce qui entraînait des accidents fréquents qui se soldaient souvent par la mort des travailleurs. Les conditions de travail étaient dures puisque les ouvriers travaillaient du lever au coucher du soleil et devaient ensuite cultiver leurs champs tandis que les enfants dès l'âge de la pré-adolescence étaient contraints de travailler pour contribuer financièrement à leur famille dans des conditions dangereuses et inadaptées à leur âge.En 1915, une nouvelle crise, cette fois-ci au niveau des prix des métaux, conduit la société à l'effondrement financier. En 1916, le fils d’ Emile Grohmann, George Groman, reprend les mines, et comme les conditions de travail ne changent pas, les travailleurs décident de se mettre en grève en août de la même année suite à l'appel de l'anarcho-syndicaliste Konstantinos Speras.

 

Ayant déjà organisé d'autres grèves dans diverses régions de Grèce Speras a incité les travailleurs à occuper le port de Megalo Livadi et à interdire aux navires de charger du minerai. Comme les mineurs n'ont pas changé d'attitude même après les menaces de la compagnie, le 21 août, la gendarmerie est intervenue et, sur ordre du chef de la gendarmerie, après l'expiration du délai de cinq minutes accordé aux travailleurs pour mettre fin à la grève, les gendarmes ont ouvert le feu sur les grévistes indisciplinés et en ont tué quatre. Les travailleurs ont alors riposté avec des pierres et des bâtons et, au cours de l'affrontement qui a suivi, trois gendarmes et leur chef ont été morts. Les ouvriers ont occupé alors les mines et hissé le drapeau français en demandant l'aide de l'armée française, un acte pour lequel Speras serait plus tard critiqué par le Parti Communiste Grec, car il a été accusé de servir les intérêts français. Cette grève constitue la première grève ayant lieu en Grèce pour la mise en application de la journée de huit heures. Les revendications des travailleurs pour une journée de huit heures, de meilleures conditions de travail et une augmentation des salaires ont été partiellement satisfaites et les mines ont continué à fonctionner. En 1925 le travail de huit heures a été instauré mais en 1934 les mines fonctionnaient partiellement à cause de la crise économique de 1929.

 

Puis une nouvelle période d'exploitation systématique commence avec des exportations principalement vers l'Allemagne. En 1941 Sérifos est passée sous administration italienne dans le cadre de l'occupation des territoires grecs par les puissances de l'Axe tandis qu'après la capitulation de l'Italie en 1943 l'île est passée sous administration allemande jusqu'à sa libération. Après l'occupation allemande Georgios Groman ,accusé d'être un dissident, a quitté la Grèce. Les mines ont finalement été fermées en 1963 en raison de l'épuisement des réserves, des coûts d'exploitation élevés, de l'exploitation à relativement petite échelle et surtout en raison de l'effondrement des prix du minerai de fer dans le monde entier. Au cours des dernières décennies des efforts ont été déployés pour préserver la mémoire des événements graves et historiques de 1916 et un mémorial en hommage aux personnes décédées lors de la grève se trouve à côté des bureaux de la société. Après la fermeture des mines de Serifos on a assisté à un exode massif des résidents vers les centres urbains, notamment Athènes et le Pirée, ce qui a entraîné l'abandon des terres et, par extension, du secteur primaire. Au cours des trois dernières décennies, l'économie de l'île a été inextricablement liée au tourisme puisque le secteur primaire était en déclin absolu.